Mouais, c'est sûr !… mais faudrait voir à quand même pas abuser de la patience de tes Blogocop's, Marionnette !!!
Allez, hop, on y va : un petit point sur mes lectures (enfin, ce qu'il est reste entre 3 couches et une machine !!!)
Plutôt corne ou marque-page ?
Ni l'un ni l'autre : Les marque-pages ici finissent tôt ou tard par disparaître; quant à corner les pages d'un bouquin ? A cette simple évocation, j'entends encore Maman nous sermonner sur le soin qu'il faut apporter aux livres (qu'il ne faut pas non plus laisser ouvert sur la tranche, si vous vous souvenez bien de la leçon !)
As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Oui !
C'est aussi parfois un moyen élégant d'adresser un message… pour qui sait lire entre les lignes !
Lis-tu dans ton bain ?
2 bains par an = 2 lectures "balnéaires" par an (on se rassure, le reste du temps, je me douche quand même ;-) )
Quoi qu'il en soit, en immersion la lecture s'impose : au grand dam des enfants, neveux et cousins en été qui se voient refuser cabrioles, plongeons et autres bombes dans les piscines quand Marionnette est dans l'eau… un livre à la main : le papier ça craint l'eau, voyons !!! Alors… fuyez mauvaise troupe !!! !
As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Penser, non, caresser ce rêve, oui !
Mais une certaine pudeur m'empêche de me coucher sur le papier…
N'est pas Stendhal qui veut !
J'ai cette sorte de lâcheté qui veut qu'on préfère ne rien faire plutôt que de faire des choses médiocres…
Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
De très bons souvenirs de jeunesse…
Cela fait longtemps que je ne m'y suis pas risquée : moins de temps et la peur de perdre trop facilement le fil…
Aimes-tu relire ?
Oui, les classiques !
lorsque chaque lecture enrichit et donne un nouvel écho à la précédente…
lorsque la création de l'écrivain devient re-création à chaque nouvelle lecture…
Rencontrer ou non les auteurs des livres que l'on a aimés ?
Les auteurs de livres historiques ou politiques, oui, ils leur restent des choses à nous apprendre sans doute…
Mais, pour l'autre Littérature, le texte suffit, c'est là qu'à lieu la rencontre !
Aimes-tu parler de tes lectures ?
Oui, je les évoque parfois dans mes discussions pour étayer mes réflexions… et avoir raison, forcément !!!
Comment choisis-tu tes livres ?
Surtout par le bouche-à-oreilles…
Et parfois la presse…
Une lecture inavouable ?
???
Un Arlequin, il y a 15 ans, ça compte ?!!!
Des endroits préférés pour lire ?
Dans mon lit
ou encore, sur un transat, au soleil !
Lecture en musique ou en silence ?
Silence !
Livre électronique ?
Pouahhh !
C'est oublier un peu vite que Mari Honnête est imprimeur, m'sieur,'dame !
Un livre pour toi serait...
Un moment de Vérité
Lire et manger
Grignoter…
Oui, je sais, c'est mâââll !
Quel est le livre que tu lis actuellement et quel sera le prochain ?
Fini : L'Élégance des Veuves, d'Alice Freney
En cours : Le Carême pour les Cancres,
Un Chemin de Promesse, de Mathilde et Édouard Cortés
et
Mélancolie Française d'Éric Zemmour
A venir : L'Homme au Ventre de Plomb de Jean-François Parot
Et inlassablement : A la Queue Leu Leu, Origine d'une Ribambelle d'Expressions Populaires par Gilles Guilleron, excellent livre offert durant l'attente des bébés par cette gentille bloggeuse, dévoré à la Maternité pour tromper (efficacement !!!) le temps, et relu depuis régulièrement au gré du hasard…
Allez, je renvoie la balle là, puis là, puis là !!!
Tout a commencé par un prodigieux silence, soudain déchiré par un solo de trompette inattendu. C’était l’ange Boufareu*. Appelé comme ça à cause des grosses joues à force de jouer de la trompette chaque fois que le Bon Dieu est content. Et cette nuit-là, jamais il n’avait été aussi content de sa vie, le Bon Dieu: il allait être papa .Saint Joseph et Marie, les pauvres, ils faisaient peine. Saint Joseph marchait devant; il essayait de couper le vent à la Sainte Vierge.
Saint Joseph: “ Quelle misère! Pas d’argent, pas de maison, et une femme qui va accoucher en pleine nuit… Attends, je vais te porter…”
Saint Joseph? Il n’y a pas plus brave que cet homme. Et même quand il s’est aperçu que le cabanon était une étable, il a eu un peu honte de déranger le boeuf et l’âne. Bien sûr, ce n’étaient que des bêtes, mais elles avaient travaillé toute la journée, et elles avaient le droit de dormir comme tout le monde. Et puis, il avait trop de soucis en tête parce que la Sainte Vierge, elle, elle venait d’entrer dans les douleurs…
Le boeuf:“Puisqu’on peut pas se rendre utile, on pourrait toujours dire une prière…
Saint Joseph: Les prières, elles sont pas encore inventées, c’est justement pour ça que le petit il doit venir sur la Terre…
Le Boeuf:En attendant, on pourrait toujours se mettre à genoux.” Boufaréou montait dans le ciel, aussi haut, aussi vite qu’il pouvait, pour annoncer la bonne nouvelle au monde. Ses collègues les anges, les jeunes, les minots, ceux qui ont la voix douce, leur ont chanté une petite chanson. Et alors les miracles se sont succédé à une allure extraordinaire. C’étaient pas des grands miracles, juste des bonnes manières que le Bon Dieu faisait aux gens pour montrer qu’il était content que les choses se soient bien passées…
Le premier miracle, il est tombé surle meunier. C’était le plus feignant de tout Bethléem. Sous prétexte que sa femme était partie avec un Espagnol, il refusait de moudre la farine. On était en décembre et le blé de la saison s’entassait toujours dans son grenier. Il passait ses journées à boire du pastis, et la nuit, pour que les ailes de son moulin ne le dérangent pas, il les attachait avec des cordes grosses comme des troncs d’arbres.
Le Meunier: “Je ne sais pas ce qui me prend, mais il me semble que j’ai envie de travailler… Où il est, ce divin petit … Je vais lui porter un sac tout de suite, .. deux … non, trois...”
Entre nous soit dit, pour le Bon Dieu, faire marcher un moulin, même sans mistral, c’est un jeu d’enfant… Mais faire sortir du lit ce grand feignant de meunier et lui faire parcourir la campagne avec un sac de cent kilos sur la tête et un de cinquante sous chaque bras, c’et peut-être le plus grand miracle qu’il ait jamais fait…
Boumian, son métier, c’était de voler des poules. Le gendarme, son métier c’était d’arrêter les boumians. Ca faisait vingt ans qu’ils se couraient après. Or, précisément cette nuit- là, on entendit dans le poulailler de Roustido un gros rire triomphant: c’était le gendarme qui venait de prendre enfin le Boumian en flagrant délit.
Le Boumian:” Je suis sûr que vous avez envie de me remettre en liberté.
Le gendarme:Comment tu le sais?
Le Boumian:Parce que moi c’est un peu la même chose: la dinde, j’ai envie de la rendre à son propriétaire.” Mes collègues les anges ont changé de répertoire. Mais quoi qu’ils chantent, ça fait toujours le même effet: ça réveille dans le coeur des Hommes : des choses qu’ils ne soupçonnaient pas, qu’ils avaient oubliées. Même ce poltron de Pistachié, même sa femme, la poissonnière, ils se sont sentis soudain bizarres, comme s’ils étaient en train de changer de peau.
La Poissonnière: “J’ai des cauchemars. Le poisson que je vais leur vendre demain, ça fait plus de huit jours que je l’ai.
Pistachié:Qu’est-ce que ça peut te faire, puisque c’est pas toi qui le manges?
La Poissonnière: Viens voir, vite… Regarde ces rascasses: on les dirait vivantes! Comme elles ont l’oeil clair!
Pistachié:Alors ce serait vrai que ce niston, c’est le Bon Dieu qui nous l’envoie?”
La bonne nouvelle et la jolie musique n’avaient aucun effet sur Roustido. Il n’ y avait que lui qui soit riche. C’est lui qui a mis à la porte Saint Joseph et la Sainte Vierge.Mais sa fille, Mireille, y avait pas plus joli, pas plus gentil. Mais jamais il ne donnerait sa fille à un pauvre. Mireille, ce soir-là, était partie de chez elle pour ne jamais plus revenir. Roustido, aux trois quarts fou, battait la campagne en hurlant: “ Mireille! Mireille! Mireille!” Mais Mireille ne l’entendait pas. Elle était dans les bras de Vincent et elle disait qu’elle y resterait toute sa vie. Vincent était un garçon raisonnable et il commençait à s’inquiéter.
Vincent:” Je ne demanderais pas mieux que de te mener devant le maire.
Mireille:Mène-moi d’abord voir ce petit bébé qui vient de naître.
Vincent:Je te mènerai où tu voudras, mais entre nous soit dit, les femmes, c’est un peu difficile à comprendre…”
Le Berger savait qu’il se passe quelque chose de pas ordinaire, quelque chose de bien, et que c’est de la joie qui arrive. Seulement, il n’irait pas voir le petit. Parce qu’il avait un chien, et qu’ il était mort ce matin. Toute la joie du monde lui passait à côté.
Le Berger:Quoi? Mais c’est pas possible… Mon chien remue… Petit Jésus… Mon troupeau, je te le donne… Et mon chien, si tu me le demandes, aussi… Mais tu me le demanderas pas…
Les bras toujours levés et le bonnet de nuit sur la tête, le Ravi est venu se mêler à la foule. Il prenait l’aveugle par le bras, mais ne savait pas où aller. Boufaréu donnait un petit coup de trompette.
Le Ravi:” Il faut que tu sois heureux quand même, un jour comme aujourd’hui. Viens avec moi, je te raconterai tout, je te dirai comment ça se passe, j’ai de l’imagination. Comme je te le dirai, moi, ce sera encore plus vrai que nature. “
Tous les gens étaient là, paralysés de surprise et de joie. Ils sont tombés sur leurs genoux et ils se sont mis à chanter à pleine voix… Ils avaient apporté des cadeaux: le révolver du gendarme, des rascasses, le chien du berger, des balles de farine…
La Sainte Vierge: “Berger, mon fils sera berger comme toi, plus tard . Il sera le berger des Hommes. Et les Hommes n’ont pas besoin de chien pour qu’on les garde. Ils ont besoin d’amour. “
Dehors venait d’éclater un tintamarre terrible. C’étaient les Rois Mages. A force de regarder l’étoile qui devait les conduire à Bethléem, ils avaient tous un peu le torticolis. Ils étaient partis depuis des mois et ils avaient juste un quart d’heure de retard à cause d’un de leurs chameaux qui traînait la jambe.
Le Ravi:” Dans les mains, il tient une urne. Ce qu’il y a dedans, je le sais pas.
L’aveugle:Il y a de la myrrhe, c’est le parfum le plus subtil de l’Arabie.
Le Ravi: Que tu es heureux, toi, l’aveugle, tu sens les odeurs qui n’ arrivent pas jusqu’à nous ..”
Et il se passait encore des miracles: la femme du meunier revenait. Roustido a compris qu’il devait faire un geste. Il a pris la main de Mireille, il l’a mise dans la main de Vincent.
Roustido:” Tiens, prends ma fille, tu es pauvre, mais ça m’est égal. Je te la donne quand même.
Et il s’est immobilisé pour toujours, tenant la main de ses enfants serrée dans la sienne. Il venait de gagner le paradis sans le faire exprès.Et personne ne dit plus rien. Et ils ne bougeront plus jusqu’à la fin des siècles. C’est le destin des santons.
*L’ange Boufareu est le messager de la naissance du petit Jésus. Le plus célèbre est l’ange Boufareu, celui qui souffle, tient une trompette et guide la population vers l’étable. En général, il est suspendu au dessus de l’étable où est présentée Jésus.